vendredi 13 novembre 2009

Jean Darrigol, biographie et travaux

Né au Pays Basque à Mouguerre (Pyrénées-Atlantiques), je réside actuellement en Californie.
Je suis diplômé des Universités de Pau (Maîtrise d'Histoire, consacrée au cinéma américain : "Cléopatre de J.L. Mankiewicz. Une approche du rêve hollywoodien", sous la direction de M. Papy et R. Fabre, 1984) et de Paris I Panthon-Sorbonne, Institut d'Archéologie (D.E.A. de Cinéma, Audiovisuel & Télévision, consacré à Joseph L. Mankiewicz : "Le Point de vue Mankiewicz, scenarii et réalisations de J.L. Mankiewicz", sous la direction de J.P. Török et C. Beylie, 1987).

Après avoir été enseignant en Afrique (Nigeria) et y avoir animé un ciné-club (University of Calabar, Department of Languages and Linguistics, 1984-1986), j'ai abordé la conception et la réalisation de films ou d'événements institutionnels après une formation en conception-réalisation à l'Université de Nanterre (1990) et un court métrage d'école en vidéo (Le Dérangement en 5 mn : l'histoire d'un passant absorbé par une cabine téléphonique récalcitrante).

En témoignent aussi : l'exposition "Patrimoine Terre, l'ère de l'espace" de l'Hôtel de Ville de Paris avec en particulier une salle et un court métrage/montage vidéo dédiés à Mars l'Imaginaire (10 mn, 1992) ; et le documentaire vidéo-diaporama Des épidémies et des hommes (12 mn, 1992) que j'ai écrit et qui est encore diffusé dans l'exposition permanente de la Cité des Sciences et de l'Industrie Paris.

Une rencontre avec Ray Bradbury et un article publié dans "Le Mensuel du Cinéma" m'ont orienté ensuite vers le journalisme et la critique de cinéma ("Le Mensuel du Cinéma", "L'Écran", "Vertigo", "La Saison cinématographique" et quelques autres publications).

Parallèlement, j'ai continué à aborder la réalisation à travers Lapses of Light, Newberry in Rhodes (10 mn, 1995), document muet et expérimental (vidéopastel) tourné en vido amateur en Grèce : une approche artisanale, colorée et sensuelle du travail au quotidien du peintre californien Newberry, conçue et diffusée par la suite avec son exposition de pastels à Rhodes et Bruxelles (Acte-Expo Gallery). En 1996, sur les conseils de l'association Où est la lune ?, j'ai proposé le projet de court métrage du Voleur de diagonale (16mn, 35mm, 1997) au G.R.E.C., qui allait être ma première réalisation cinématographique.

J'ai imaginé et vécu ce film (écrit Rhodes) comme on le ferait pour une pièce de musique ou un court poème. C'est l'état d'esprit d'un court métrage trilingue : en basque, espagnol et français : où chaque langue dit le même texte (un poème traduit du chinois) et où les mots sont traités sur le même plan que les autres sons (ambiances ou musique). Ce premier film, dont la tonalité fantastique et naïve repose sur une esthétique proche du cinéma muet, tente de restituer un univers complet et énigmatique constitué de souvenirs, de sons et de sensations vraies attachés à un lieu précis, une maison et son domaine, à l'écart du monde, apparemment sans histoires.

Le Voleur de diagonale est une ballade cinématographique, dont le "sens" ne repose pas plus sur une narration linaire (la mémoire d'un lit) que sur un "message" appuyé. En rupture avec l'école naturaliste qui domine aujourd'hui, il s'agissait surtout de tenter de traduire et faire ressentir par l'approche poétique ce lien à la terre et ce rapport caractristique à la mort (sensible jusque il y a peu, en particulier dans le monde rural) et aux objets (constamment mis en avant ici) qui éclairent curieusement la force d'un "attachement".

Cet essai viscéralement personnel était aussi, et ce n'est pas rien, une immersion joyeuse (enfin, presque toujours) dans un travail de création finalement collective.

Et j'aborde aujourd'hui la parole (certes avec un peu de retard sur le parlant, mais mieux vaut tard que jamais) à travers une fiction romanesque, réaliste et fantastique, qui est en cours d'écriture : La Maison qui ne voulait pas mourir avec la participation de l'association Où est la lune ?, le Centre des Ecritures Cinématographiques du Moulin d'Andé et le soutien du Conseil Régional d'Aquitaine.